Des embarcations qui ne polluent ni les airs ni les eaux, c’est ce que l’entreprise technologique suisse Mobyfly vient de mettre au point. 5 questions à Sue Putallaz, CEO de l’entreprise.
Quelle est l’origine de Mobyfly ?
Sue Putallaz : Mobyfly a été fondée par un quintuple champion du monde de planche à voile, Anders Bringdal, un ingénieur en génie civil et informatique, Ricardo Bencatel et moi-même, une entrepreneur.
Qu’est-ce qui a motivé le développement de vos bateaux volants ?
SP : Nous avons cherché à joindre nos expériences et nos expertises pour les mettre au service de la transition énergétique en ciblant notre action sur le transport par bateau. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, ce mode de déplacement n’est pas circonscrit au tourisme. Au contraire, dans le monde, il rivalise avec le transport aérien international s’agissant du nombre d’utilisateurs, soit 2,1 milliards de passager par année. Pour notre part, nous nous concentrons aujourd’hui principalement sur le trafic pendulaire en lacs et rivières.
Quelles sont les caractéristiques de vos bateaux ?
SP : Les hydrofoils, c’est le nom des embarcations, ne glissent pas sur l’eau, ils « volent » grâce à des foils (ailes). Le système est un peu identique à celui des avions. Et nos bateaux sont stabilisés par notre logiciel de contrôle de vol. Nos embarcations sont en outre silencieuses et confortables car elles ne sont pas impactées par les turbulences aquatiques. Elles sont aussi extrêmement rapides, leur vitesse atteint 70 km/heure. Autant de performances qui nous ont valu d’être distingués au concours Hack Osaka 2022 Startup Technology au Japon.
En quoi vos hydrofoils sont-ils verts ?
SP : Nous bateaux n’émettent pas de CO2 et ne rejettent aucun résidu polluant dans l’eau. Et comme ils ne produisent pas de vague, ils préservent les écosystèmes. Les premiers bateaux de MobyFly sont alimentés par des batteries électriques rechargeables.
Dans quelles eaux vos bateaux vont-ils mouiller ?
SP : Nous ne sommes pas des opérateurs, nous proposons nos hydrofoils à des exploitants. En Suisse, nous sommes en discussion avec des compagnies au Tessin et en Suisse alémanique et alémaniques. Notre plus gros marché reste l’Europe.
Les nouveaux venus sur la scène de la mobilité sont prometteurs.