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Mettre de l’essence propre dans son moteur ?

Des experts ont mis au point une alternative aux carburants fossiles : les synfuels fabriqués à partir de l’énergie solaire.

La voiture électrique a aujourd’hui le vent en poupe et pour cause ! En Europe, les voitures neuves thermiques devraient disparaître du paysage en 2035. Mais cette solution visant à réduire les émissions de CO2 n’est pas la seule voie. Les carburants de synthèse intéressent les acteurs de la mobilité terrestre et aérienne.

La production de ces nouveaux carburants requiert des grandes quantités d’énergie, étant donné qu’ils ne peuvent être élaborés qu’à très haute température. Synhelion, une spin-off de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ), a trouvé la parade.  Elle a développé une technologie qui lui permet d’utiliser le rayonnement solaire pour produire le carburant de synthèse. Comment ? Ledit rayonnement solaire est capté par un champ de miroirs, puis réfléchi de manière concentrée sur un collecteur et porté à une température de plus de 1500 degrés Celsius. Un réacteur thermochimique sépare ainsi le CO2 et l’eau extraits de l’air en monoxyde de carbone et en hydrogène produisant ainsi du syngaz. Celui-ci est ensuite transformé en Solar Fuel lequel est donc exempt de CO2.

Un nouveau carburant adapté aux voitures thermiques

Mais ce n’est pas tout. Le Solar Fuel peut alimenter les moteurs thermiques puisque sa composition chimique est identique à celle des carburants fossiles, à combustion. Il peut dès lors remplacer le kérosène, l’essence, le diesel et le méthanol. La spin-off zurichoise affirme en outre qu’en raison de sa forte densité énergétique, le  « fuel solaire » est moins cher que les carburants fossiles ou les batteries.

La construction de la première installation pour la production de synfuel est prévue pour cette année. À partir de 2024, elle devrait produire 700’000 tonnes par an, soit la moitié de la consommation annuelle de kérosène de la compagnie d’aviation Swiss.