«C’est une autre paire de manches»
Le printemps naissant s’invite dans toutes les garde robes. Genève commence donc à remiser les pulls à forte densité calorique et autres doudounes pour des vêtements plus légers. L’occasion d’explorer l’origine de l’expression « c’est autre paire de manches ».
Empruntée au langage couturier, l’expression est utilisée pour signifier que l’on affronte une situation différentes et souvent autrement plus complexe que celle traversée jusqu’à alors.
C’est une autre paire de manches nous catapulte au XVIème siècle. A l’époque, les manches n’étaient pas toujours solidement cousues. Les astucieux Jean-Paul Gaultier, Coco Chanel ou Karl Lagerfeld qui œuvraient à la Renaissance préféraient fixer lesdites manches par un ruban ou un lacet. Les dames et damoiseaux pouvaient dès lors modifier leur look au gré de leurs humeurs et à coût réduit. Autant dire que changer de manches étaient un jeu d’enfant contrairement aux pièces cousues. En plus, des effets de styles, il faut rappeler que lors de joutes sportives et légèrement guerrières sur les bords, les femmes avaient pour habitude de remettre une de leur manche à l’élu de leur cœur, généralement un chevalier bon teint, en gage d’amour. L’athlète combattif plaçait alors la pièce de tissu sur sa lance en signe de fidélité.
Du coup, pour évoquer avec délicatesse les pas de côté amoureux du chevalier infidèle, on utilisait aussi l’expression: une autre paire de manches.