« La fin des haricots »
La fin des haricots n’a rien d’une expression rigolote. Au contraire, quand on la
dégaine c’est que la situation a atteint un point de non-retour, que tout espoir est
vain. La locution est née au cœur des années 1700. Les marins voguant pour des
terres lointaines avaient mis en place une gestion rigoureuse de la nourriture. Ainsi,
les denrées périssables, comme la viande et les fruits frais, étaient-ils servis en
premier. Les produits salés et fumés leurs succédaient dans les assiettes. Et ensuite,
les navigateurs étaient soumis à un régime relativement sec : un plat de haricots.
Quand ce dernier aliment était épuisé, il ne restait donc plus rien pour rassasier
l’équipage. Voilà pour la première explication. La seconde hypothèse émane des
internats. Dans ces établissements scolaires, les menus des élèves variaient en
fonction des finances du moment. En période de vaches maigres, les étudiants
devaient se contenter de haricots. Là encore quand les réserves avaient fondu, et en
l’absence d’embellie économique, il n’y avait plus rien à se mettre sous la dent. La fin
des haricots avait sonné.