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Chefs d’entreprise et médecin : ils prennent les transports publics

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Les personnalités genevoises voyagent-elles en transports publics ou sont-elles fondamentalement attachées à leur véhicule privé, deux-roues, automobiles ou bicyclettes? Nous avons posé la question à quatre acteurs qui participent, chacun dans leur domaine, à la vie du canton. Christian Brunier, directeur général des Services industriels genevois, Serge Michel, directeur éditorial de Heidi.news, Stéphane Barbier-Mueller, président du conseil d’administration de Pilet-Renaud et Barbara Polla, médecin, auteure et galeriste.

A quelle fréquence prenez-vous les transports publics?
C.B: Je suis un fervent utilisateur des transports en commun même si depuis quelques temps, j’enfourche aussi régulièrement un vélo électrique pour certains de mes déplacements à Genève.

Qu’utilisez-vous ? Train, tram, bus, Mouettes?
Depuis que j’ai quitté les Eaux -Vi ves pour m’installer à Champel, je prends un peu moins souvent les Mouettes qui me permettaient de traverser la rade rapidement et en jouissant d’une vue incomparable.

Aujourd’hui, je réside à deux pas de la nouvelle gare Genève-Champel, autant dire qu’il est aisé pour moi de circuler en Léman Express, ce que je fais souvent principalement pour mes loisirs. Et puis c’est aussi en train que je vais à Lausanne pour participer aux séances de travail d’Energie Ouest Suisse (EOS). La mobilité douce n’est pas seulement une affaire personnelle. Notre entreprise encourage depuis très longtemps l’usage des transports publics, du vélo, de la marche. D’ailleurs, les collaborateurs qui renoncent à leur véhicule privé, et qui dopent ainsi leur performance écologique, reçoivent un petit bonus en monnaie sonnante et trébuchante.

Quel est votre parcours de prédilection?
Et pourquoi?

Champel – Le Lignon. J’utilise le 1 et le 7 pour me rendre au siège des SIG.

La Covid-19 a-t-elle modifié vos habitudes de mobilité?
Pas le moins du monde. Les voyageurs respectent très scrupuleusement l’obligation de porter le masque, il n’y a donc pas de raisons que je change mes habitudes, je continue à utiliser les transports publics et j’encourage la population à le faire. En outre, la pandémie n’a pas eu d’impact sur le fonctionnement de notre entreprise. En 2012 soit déjà bien avant la crise sanitaire, les SIG ont mis en place un programme «Equilibre» qui favorise notamment le télétravail. La nécessité de contrôler les horaires est secondaire. Il arrive que des collaborateurs commencent leur activité à leur domicile et viennent l’achever aux SIG. Cette liberté d’action influe non seulement sur la mobilité — ils ne surchargent ni les transports publics ni les routes aux heures de pointe — mais également sur la surface dédiée aux places de travail. Aux SIG, elle a diminué tout naturellement de 20%.

En 2019, près de la moitié des employés avaient opté pour ce programme. Nous avons désormais suffisamment de recul pour affirmer que cela est un véritable succès à tous les égards.

Contrairement à ce que pourraient penser d’aucuns, les employés sont performants, voire plus performants que dans un système traditionnel. Nous estimons d’ailleurs que ce qui doit être évalué c’est la qualité du travail.

Une anecdote dans les transports publics?
Elle est hélas assez triste. Il y a quelques années déjà, j’entre dans le tram 12 et je vois qu’un jeune homme est allongé sur le sol. Il est inconscient mais aucun des passagers ne semblent lui prêter la moindre attention. Songeant qu’il était peut-être victime d’un accident cardiaque, j’ai essayé de la réanimer tout en demandant au chauffeur de stopper son véhicule et d’appeler une ambulance. Le conducteur a été remarquable d’efficacité. Depuis sa place, il n’avait pas pu voir le jeune homme au sol. Coup de chapeau aussi aux policiers qui sont intervenus dans des délais record. Mais que dire des voyageurs ? De cette absence de solidarité ? Avaient-ils peur d’approcher ce jeune garçon?

Christian Brunier dirige les Services industriels genevois (SIG) depuis 2014. La régie publique autonome figure parmi les pionnières en matière de télétravail et d’encouragement à la mobilité douce

Serge Michel a cofondé Heidi.news en 2019. Un média en ligne dont les points forts sont la science, la santé et l’innovation.

A quelle fréquence prenez-vous les transports publics?
S.M: Je circule surtout à vélo. J’utilise toutefois les transports publics trois à quatre fois par semaine.

Qu’utilisez-vous ? Train, tram, bus, Mouettes?
Je circule principalement en Léman Express, dont la gare de Chêne-Bourg est à 100 mètres de la rédaction de Heidi.news. Je suis aussi un usager du tram 12 ou 17 de temps en temps, voire du bus 8 pour rejoindre le téléphérique du Salève, quand il est en service (ce qui est rare en ce moment).

Quel est votre parcours de prédilection?
Cornavin-Chêne-Bourg.

La Covid-19, affection que vous traitez régulièrement sur votre site d’ailleurs, a-t-elle modifié vos habitudes de mobilité?
Pas vraiment. Même si la pandémie nous oblige à organiser certains rendez-vous par visio-conférences. Ce qui est loin de constituer une contrainte pour moi : il est parfois appréciable de gagner le temps consacré à un déplacement.

Une anecdote dans les transports publics?
Je me souviens d’un homme qui se tenait derrière moi dans le tram 12 et conversait au téléphone. Il expliquait, de toute évidence à son épouse, et sans vergogne, qu’il ne pouvait pas s’occuper des enfants à l’heure du déjeuner car il se trouvait déjà à Berne. Au moment où il a prononcé le mot Berne, une annonce des TPG a fait état d’une interruption de la ligne 12 à Carouge. Pour tenter de couvrir la communication, le Monsieur s’est mis à tousser très fort. Je suis descendu, je n’ai pas eu la suite de l’histoire.

A quelle fréquence prenez-vous les transports publics?
S.B-M : Je voyage en transports collectifs plusieurs fois par semaine. Je suis un passager régulier du Tram 15 et de la ligne 8 qui dessert Veyrier, commune où je réside. Mais à l’instar de nombreux Genevois, je suis multimodal. Je me déplace souvent à pied car mes bureaux, idéalement situés au

Boulevard Georges-Favon, me permettent de marcher pour aller à mes rendez-vous dans le centre-ville. D’ailleurs, à l’instant où vous m’interrogez, j’ai déjà effectué 18 000 pas affichés sur mon GPS. Depuis plusieurs mois, j’ai aussi recours aux taxis car cette catégorie professionnelle est durement touchée par la crise sanitaire qui affecte particulièrement le secteur touristique. C’est pour moi une manière de la soutenir.

Qu’utilisez-vous? Train, tram, bus, Mouettes?
Les trams et les bus.

Quel est votre parcours de prédilection? Et pourquoi?
Je n’ai pas à proprement parlé de parcours de prédilection. C’est en fonction de mon agenda du jour, je dois honorer de nombreux rendez-vous sur tout le périmètre genevois, que j’utilise telle ou telle autre ligne. Les transports publics me permettent de gagner du temps car les axes de la Ville sont souvent obstrués par un flux interminable de voitures.

La Covid-19 a-t-elle modifié vos habitudes de mobilité?
Je refuse de participer à l’hystérie collective. Toutefois, je suis très respectueux des règles. Je porte mon masque et j’ai du gel hydro alcoolique en poche. Mais comme le préconise aussi le Professeur Didier Pittet, si je le peux, je préfère me laver les mains avec du savon. Au-delà, je prends les précautions édictées par l’Office fédéral de la santé publique, distanciation sociale ou port du masque lorsqu’il m’est impossible de me tenir à bonne distance.

Une anecdote dans les transports publics?
Ah, les musiciens itinérants et l’éternel « El Condor pasa». J’avoue que tôt le matin ou après une journée de travail intensif, ces chants et ses mélodies qui emplissent les trams ont parfois tendance à irriter les tympans. Les notes dissonantes qui s’échappent des accordéons ou des guitares désaccordées constituent parfois une épreuve acoustique.

Stéphane Barbier-Mueller préside le Conseil d’administration de Pilet-Renaud, spécialisée dans la gérance de patrimoine immobilier, le pilotage de projets de construction et de rénovation.

Barbara Polla est médecin, femme politique et écrivaine. Sa galerie, Analix Forever, fondée en 1991 à Genève, déploie ses projets à l’intérieur de ses murs et à l’étranger, privilégiant les co-élaborations avec de nombreux acteurs du monde de l’art.

A quelle fréquence prenez-vous les transports publics?
B.P : J’habite Chêne Bourg, ma galerie Analix Forever est à Chêne-Bourg mais à part durant le confinement j’y reste rarement toute la journée, je prends donc le tram presque tous les jours. Le train, deux fois par semaine, parfois davantage.

Qu’utilisez-vous ? Train, tram, bus,Mouettes?
Le tram à Genève, le train quand je me déplace en Suisse ou que je vais en France ou en Belgique. Les trams 12 et 17, surtout, je préfère le 17, parce qu’il est tout d’une pièce et le 17 est d’un très joli bleu lumineux couleur ciel d’après le crépuscule en été en attendant la lune et il est plein de frontaliers.

Quel est votre parcours de prédilection? Et pourquoi?
Genève – Sion. Parce que ma benjamine, Madame le Docteur Roxane Varone, travaille comme chirurgienne à l’Hôpital de Sion! Elle habite Nax, au-dessus de Sion, et quand je vais la voir elle vient me chercher à la gare dans sa ravissante mini voiture et nous montons à la montage, dans son chalet de lutins aussi minuscule que sa voiture, dans la nature immense et sous la neige en septembre déjà…

La Covid-19 a-t-elle modifié vos habitudes de mobilité?
Ah, je voyage moins! Notamment vers des pays lointains… cela me manque, vous savez, j’ai tant à découvrir, tant à apprendre, tant à échanger. Alors je voyage encore plus que d’habitudedans ma tête — et j’écris !

Une anecdote dans les transports publics?
Pour des raisons qui m’échappent, il m’arrive très souvent qu’on demande un médecin dans un wagon quand je prends le train. Un jour, en allant à Paris, c’était pour la contrôleuse ellemême, qui s’était blessée avec un bagage! Je l’ai sauvée bien sûr… alors depuis, chaque fois que nous prenons le train ensemble, elle me dit «Bonjour « mon » docteur » et me permet d’aller en première classe s’il y a de la place… Un autre jour, entre Genève et Lausanne, plus dramatique, un nourrisson arrête de respirer. Panique. Quelques manœuvres un peu violentes et le bébé respire à nouveau. Les ambulanciers sont devant le wagon lorsque nous nous arrêtons à Lausanne. Au moment de leur transmettre la petite, j’entends son grand frère demander à ses parents «Mais pourquoi la dame elle a tapé ma petite sœur?» Oh pardon…

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